Bienvenue

Bonjour et bienvenue à vous qui visitez ce blog.
Vous y trouverez les expériences de mes quelques années de "jardineur" !   

Depuis ma plus tendre enfance, la terre est ma passion.  

C’est pour cela qu’elle  m’invite à venir la travailler, la comprendre, la respecter.  

C’est dans cet esprit que nous entrons dans « ce jardin » !


Ce jardin à la campagne est à la fois une terre nourricière,  

un havre de paix, un lieu de ressourcement et de plaisir. 

Alors, sans plus tarder, bonne visite ! (Si vous souhaitez agrandir les images, cliquez dessus !)
Hubert

vendredi 4 janvier 2019

17- Les vers de terre


Les vers de terre, ces laboureurs silencieux

        On entend et on voit, un peu partout dans les émissions et revues « tendances » du jardinage, que le nombre important de vers de terre au mètre carré dans un champ agricole ou une terre de potager, traduit la bonne santé biologique du sol.
Eh bien, oui ! Cet indice est important, car il représente la vitrine visible de tout ce foisonnement d’êtres vivants du sol.

Mais qui sont ces animaux allongés et tortueux de la terre ? Quels sont leurs rôles dans le bon fonctionnement d’un sol ?
Comment favoriser leur expansion ?
Comment estimer la densité des vers de terre dans son sol ?
Voilà quelques questions que je vais partager avec vous dans cet article.


1- La majorité des vers de terre se développe lentement. Un lombric, par exemple ne se reproduit qu’une seule fois par an avec la production de 4 à 8 cocons (œufs de vers de terre). Ils vivent, selon leur environnement, entre 2 et 6 ans voire 8 ans. Le ver est adulte (en capacité de se reproduire) quand un bourrelet est bien visible au milieu de son corps. Sa reproduction est la plus active au printemps ou à l’automne (présence de douceur et d’humidité).





2- Dans un sol, on va trouver des vers qui creusent des galeries profondément, d’autres qui vivront dans les couches superficielles du sol et d’autres enfin qui ne vivront exclusivement que dans les zones riches en matières organiques comme les litières.




A-    Les vers des espèces anéciques creusent des galeries verticales pouvant aller jusqu’ à 2 mètres de profondeur. Le diamètre de ces galeries est autour d’un centimètre. Ce sont des gros vers rouges.

B-     Les vers des espèces endogées creusent des galeries dans les 30 premiers centimètres du sol, sans jamais atteindre la surface du sol. Ils sont très présents dans la zone racinaire des plantes.

C-     Les vers des espèces épigées vivent dans les litières des forêts, dans certaines prairies permanentes et dans les composts, mais très rarement dans les sols cultivés.



3- Les rôles des vers de terre dans un sol. Ils sont multiples mais toujours en faveur du développement harmonieux des végétaux.

A-   Leurs galeries aèrent le sol, améliorent l’absorption de l’eau.

B- Lors de leurs migrations, ils remontent différents éléments minéraux, permettant un renouvellement et un "rajeunissement" du sol.

C- Les racines peuvent emprunter les galeries des vers pour s’implanter plus facilement dans la rhizosphère et avoir accès aux déjections des vers très riches en éléments nutritifs et qui sont un humus de très bonne qualité.  Les vers produisent un fertilisant  5 fois plus riche en azote, 7 fois plus riche en phosphore et 11 fois plus riche en potasse que la terre seule.

D-   Les vers de terre, par leur brassage continu des sols, assurent une structure très stable de la rhizosphère.


4- Comment favoriser le développement des colonies de vers de terre.

A-        Eviter le retournement complet du sol (labour, bêchage).

B- Privilégier la présence de matières organiques faiblement décomposées (engrais verts, fumier pailleux).

C-     Limiter l’incorporation des végétaux dans les couches profondes du sol (choisir plutôt la zone superficielle : sur le sol et jusqu’aux premiers centimètres)

D-       Corriger (augmenter) le pH du sol s’il est inférieur à 5,5.


5- Quelques chiffres

Les vers de terre sont dotés de 5 à 7 paires de cœur qui brassent le sang dans tout son corps, d’avant en arrière.

À l’échelle mondiale, le poids que représentent tous les lombrics est plus important que le poids de toutes les autres espèces d’animaux vivant sur terre, l’homme y compris !

Les vers de terre sont capables de brasser jusqu’à 30 tonnes de terre dans un hectare de prairie, ils sont donc tout à fait capable de remplacer le labour sans aucune intervention humaine !

Dans un sol fertile (donc idéal), il devrait y avoir, plus ou moins, une centaine de vers de terre par m².

Les lombrics peuvent incorporer dans le sol environ 600 grammes de matières organiques par m² et par an, ce qui est déjà énorme pour un animal de cette taille.


Dans un m² de terre non labourée, on peut compter jusqu’à 900 mètres de galeries !






6- Estimer la densité des vers de terre dans son sol cultivé.

            A- Le nombre de turricules

On fabrique un cadre de 50 cm x 50 cm et compte le nombre de turricules présents à l'intérieur :

5 turricules et moins : Faible activité lombricienne, faible densité de vers de terre pour une bonne fertilité du sol.

10 turricules : Activité lombricienne moyenne, densité moyenne de vers de terre pour une bonne fertilité du sol.

20 turricules et plus : bonne activité lombricienne, bonne densité de vers de terre pour une bonne fertilité du sol.


Turricules de vers de terre




Hubert

mercredi 6 septembre 2017

16- L'arrosage pendant la période estivale



Bonjour,

Suite à de nombreuses demandes de votre part, je vais aborder avec vous, dans cet article, l’arrosage pendant la période estivale.

Tout d’abord quelques réalités :

-    1 litre d’eau réparti sur 1 m² de terre, représente 1 mm de pluviométrie (de pluie).
-      Pour produire 1 kg de matière sèche, les végétaux consomment entre 300 et 600 litres d’eau.
-     Toute l’eau présente dans le sol, n’est pas entièrement disponible pour les plantes. En effet une faible quantité fait partie des éléments constituants du sol.
-    Dans un sol très asséché, la totalité de l’arrosage ne servira donc pas entièrement aux besoins hydriques des cultures.

Ensuite quelques principes simples et efficaces pour un bon arrosage au potager :

-       Premier principe : Il est préférable d’arroser moins souvent mais en apportant des quantités plus importantes d’eau. 
 On peut considérer qu’en période chaude et sèche, l’apport en une seule fois de 30 à 35 litres d’eau par m² (l’équivalent de 35 mm de pluie) couvre les besoins en eau d’une culture en pleine production pour une quinzaine de jours environ. 
   


   Cela représente 3 arrosoirs de 12 litres par m².




-   Deuxième principe : Ne jamais faire un arrosage sur un sol nu. En effet, l’action mécanique des gouttes d’eau de l’arrosage va déstructurer (détruire la structure sur) les premiers millimètres du sol. Une croûte compacte et imperméable va se former. L’eau, lors des prochains arrosages, et l'air pourront difficilement pénétrer dans le sol. 





  Une couche de terreau ou un léger paillage doivent être présents lors d’un arrosage.





-   Troisième principe : arrosage et paillage (couverture du sol) vont de paire. Pour la raison évoquée ci-dessus, mais aussi pour que le paillage limite au maximum l’évaporation de l’eau liée à un sol chaud et aux effets des rayons du soleil. Grâce à cela, la majeure partie de l’eau de l’arrosage servira à la croissance de la culture en place.

-    Quatrième principe : retirer une partie du paillage lors des arrosages pour que l’eau pénètre profondément dans le sol. Dans le cas contraire, si nous gardons l’intégralité du paillage lors de l’arrosage, l’eau servira à humidifier ce paillage et non la terre.

-    Cinquième principe : arroser le soir pour   éviter une évaporation prématurée de l'eau apportée, due aux fortes chaleurs. L'arrosage du soir permet à l'eau de pénétrer dans le sol pendant toute la nuit. Le lendemain matin, les racines des plantes disposent d'une quantité d'eau nécessaire pour une bonne croissance. Il n'y a donc pas de choc hydrique, dévastateur pour les plantes en plein été.

Pour ma part, j’utilise du compost déposé sur le sol, recouvert d’une bâche tissée. Elle me sert de paillage et lors des arrosages, l’eau la traverse et arrive sans difficulté au niveau sol en profondeur.








Certains utilisent le système du « goutte à goutte » pour l’arrosage. Cela n’enlève en rien les bénéfices du paillage.

                                   
                                                                                                      Hubert



mercredi 22 mars 2017

15- Vidéo du semis des petits pois

Je vous présente dans cette vidéo, la façon de faire le semis des petits pois en godets.

Pour rappel, les avantages du semis en alvéoles et godets (cliquez ici).

La culture sur bâche tissée (cliquez ici).
                                                       Hubert



(Cliquez sur la vidéo pour la visualiser)



La suite de la culture en image (cliquez ici).

mercredi 1 mars 2017

14 - Vidéo du semis des fèves

Je vous présente dans cette vidéo, la façon de faire le semis des fèves en godets.

Pour rappel, les avantages du semis en alvéoles et godets (cliquez ici).


(Cliquez sur la vidéo pour la visualiser)



La suite de la culture en image (cliquez ici).

mardi 3 janvier 2017

13- Le sol de nos jardins


La texture et la structure du sol

Le sol du jardin (comme celui des champs) est un milieu de vie très complexe dans lequel des interactions biochimiques s’établissent en permanence.

Dans un premier temps, voyons ce qu’est un « sol » :

1.      C’est avant tout un support, composé de plusieurs matériaux (du plus fin au plus grossier) ; on parle de texture du sol :
                 
è    Les sables (> 0,050 mm, > 50 μm) – rugueux au toucher ;
è    Les limons (entre 2 et 50 μm) – soyeux au toucher ;
è    Les argiles (inférieures à 2 μm [0,002 mm]) – humidifiées, collantes au toucher ;

è    Très souvent on rencontre des graviers et des cailloux.

2.      Les argiles vont créer des liens entre les sables et les limons et se comporter comme une sorte de « ciment ».

3.      La texture d'un sol est la répartition granulométrique de ses constituants. C'est la proportion entre les petites particules, les argiles, les particules de taille moyenne, les limons, et particules de grande taille, les sables.


Les éléments du sol mis en évidence par décantation



4.      Connaître la texture de son sol, cela permet de maîtriser son comportement face aux aléas climatiques, et donc d’anticiper certaines actions à faire (ou ne pas faire) pour assurer un fonctionnement optimum.

   Selon l’importance de tel ou tel composant, 
   on peut distinguer des sols argileux, des sols limoneux ou des sols sableux et beaucoup d’arrangements : sols sablo-limoneux, argilo-sableux, limono-argileux, etc.


Le triangle textural permet d'identifier le type du sol

Par exemple un sol sableux sera drainant et aura une faible capacité à retenir l’eau en été.
Un sol limoneux sera battant (formation de croûte) après une forte pluie d’orage.
Un sol argileux retiendra l’eau et se prendra en masse (bloc) après de fortes chaleurs.

Bien sûr, il existe une multitude de sortes de sols intermédiaires qui auront des propriétés différentes.

Nous disposons de techniques pour améliorer la qualité des sols, en apportant de la matière organique … en pratiquant le paillage ….


5.      Pour résumer, les sables et limons sont les matériaux constituants du sol et les argiles assurent leur lien.


Dans un second temps, voyons ce qu’est la structure d’un « sol » :

1.      La structure d'un sol exprime la façon dont les particules de sable, de limon et d'argile sont disposées les unes par rapport aux autres.


2.      Dans un sol bien structuré, les particules de sable et de limon sont liées en agrégats (petites mottes), créant des petits interstices (cavités) dans lesquels l’air, l’eau pourront circuler et les racines progresser facilement.


On remarque les petits agrégats (mottes) de terre, signe d'un sol bien structuré



3.      Dans un sol déstructuré, il n’y a plus de véritables liens entre ses différents éléments. Il est compact et l’air, l’eau ont beaucoup de difficultés à circuler. Les limons et les argiles remontent à la surface en suspension et forment une croûte en séchant.








jeudi 15 décembre 2016

12 - Que penser de l'azote en général et des nitrates en particulier

Un ami ou un danger pour la nature ?

A entendre les médias, la chasse aux nitrates (à l'azote) est ouverte !!
C'est un élément à qui il faut tordre le cou ; un élément qu'il faut bannir à tout prix. C'est un perpétuel acteur de nos pollutions.
                           
Et bien, oui, mais surtout NON !!!

L'azote, est par excellence, l'élément indispensable à la vie, celui qui va garantir la croissance et la continuité des espèces dans le temps. Il est présent dans les bases nucléiques (azotées) de l'ADN, les acides aminés lors de la synthèse des protéines, .... C'est un élément majeur et indispensable à la VIE !!

Alors pourquoi toute cette lutte acharnée contre ce joyau de la nature ?

Comme dans toute chose, c'est dans son excès de présence ou de concentration qu'il faut s'attarder ! En effet, au delà de certains seuils de tolérance, il  devient dangereux pour notre santé.

Pour bien comprendre ce qu'est l'azote, je vais vous donner quelques informations le concernant.

D'abord, pour en parler, je vais partir de la célèbre maxime d'Antoine Lavoisier :
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Cela correspond en tout point à notre invité du jour. En effet, c'est le cycle de l'azote que je vais vous présenter.

L'azote est un élément que l'on trouve en abondance sur Terre. Sa lettre N (son symbole en chimie) vient de son ancien nom, le "nitrogène". Il représente près de 80 % de l'atmosphère (donc de l'air que nous respirons). Il est sous forme gazeuse (N2). C'est sa forme "stable".
C'est donc l'azote atmosphérique qui est le point de départ, mais aussi le point d'arrivée du cycle de l'azote.

Le problème est que très peu d'êtres vivants sont capables de l'assimiler sous cette forme.

La nature a dû redoubler d'ingéniosité pour l'intégrer dans la matière. Cela va se passer via les chaînes alimentaires et en commençant par les micro-organismes, puis les végétaux.

Bien que très abondant dans l'air, ce n'est pas par les voies aériennes qu'il va être assimilé par les végétaux (contrairement au CO2 , qui rentre dans la plante sous forme gazeuse par les stomates des feuilles), mais par les racines.
Vous comprenez aisément que "Dame Nature" va tout mettre en oeuvre pour transformer l'azote gazeux en une forme assimilable par les végétaux : c'est le début du cycle de l'azote.

La première étape est de transformer l'azote gazeux (N2) en azote minéral. Des bactéries vont faire cette fixation et obtenir de l'ammoniac (NH3 , NH4+). Par contre il est peu assimilable sous cette forme et peu mobile pour arriver au niveau des racines.

Une seconde transformation va s'opérer pour transformer l'ammoniac en nitrites (NO2-), puis en nitrates ((NO3-). Là aussi, des bactéries vont se charger de cette tache. Cette dernière forme minérale de l'azote est assimilable par les plantes et plus mobile pour arriver au niveau des racines. On parle de nitrification puis de nitratation.

C'est grâce aux végétaux que tous les protagonistes des chaînes alimentaires vont assimiler et intégrer l'azote dans leur organisme !

La dernière étape consiste à revenir à l'état initial qu'est l'azote gazeux.
L'azote nitrique (nitrate) va être transformé en gaz par des bactéries ou d'autres micro-organismes. c'est la dénitrification ou la déminéralisation de l'azote.

Et la boucle ..... est bouclée !!!

Tous les êtres vivants sont constitués de cellules .... qui contiennent de l'azote. Les déchets qu'ils produisent en possèdent également et lorsque ces êtres vivants mourront,  ils apporteront au milieu environnant, lors de leur décomposition, l'azote qu'ils contiennent sous forme principalement d'ammoniac. Ils viendront alimenter et enrichir ce cycle de l'azote (se reporter à la fin de la première étape).

Voilà en quelques explications, le cycle d'un élément ô combien précieux et indispensable à la vie, celui de l'azote.

Ci-dessous, en quelques images, le cycle de l'azote schématisé.

                                                                                                                          Hubert

Dans un prochain article, je vous présenterai les interactions entre les minéraux du sol (dont font partie les nitrates) et l'eau (les nappes phréatiques et souterraines).








mercredi 26 octobre 2016

11- Le choix de plantes pour les engrais verts

Privilégier les associations de plantes différentes

                    Dans l'article précédent (cliquez ici), je vous faisais part du bienfait des engrais verts pour le sol, pendant la période de transition entre la fin des récoltes (à la fin de l'été et pendant l'automne) et le début de la mise en place des nouvelles cultures (au printemps).

                    Mais pour optimiser les effets bénéfiques des engrais verts, nous pouvons intervenir au niveau des mélanges de plantes à semer.

                    Nous pouvons associer les plantes :
-> Qui développent un système racinaire "fasciculé". Ce sont de multiples petites racines qui explorent le sol sur les 20 premiers centimètres. Elles ont une action très structurante au niveau des éléments du sol. 
(Ex : phacélie, graminée, ...).

-> Qui ont une racine pivotante qui va s'enfoncer profondément dans la terre (au-delà de 30 cm) et développer des petites racines tout au long de ce pivot. Grâce à cela, les éléments nutritifs qui ont tendance à être lessivés (emportés par l'eau dans la nappe phréatique) vont être captés et transformés en matières végétales. (Ex : crucifères - moutarde, tournesol, ...).

-> Qui appartiennent à la famille des légumineuses. Elles ont la particularité de développer une symbiose au niveau de leurs racines, qui possèdent des nodosités (sorte de kystes) dans lesquelles vivent des bactéries. Celles-ci transforment l'azote de l'air en azote assimilable pour la plante et en contrepartie, la plante assure le gîte (en fabriquant des nodosités) et le couvert (en donnant aux bactéries les sucres dont elles ont besoin pour se développer).
Ces plantes vont enrichir le sol particulièrement en azote.
(Ex : trèfle, pois, fève, ...).


Levée du semis de moutarde et phacélie

Plantule de moutarde

Plantule de phacélie


Couverture végétale du sol (phacélie-moutarde)

Observons maintenant le système racinaire


Système racinaire de graminée, dit "fasciculé", composé d'une multitude de racines 

Sur les racines du poireau, on observe les multiples racines qui font penser aux pages d'un fascicule d'où le nom de système racinaire "fasciculé".  





Système racinaire de la phacélie
Pivot de moutarde avec les racines secondaires
Système racinaire du trèfle avec ses nodosités